dimanche 6 juillet 2008

Kaléidoscope

“The inequalities in the world are like the combinations in a kaleidoscope; at every turn a fresh picture strikes the eye; and yet, in reality, you see only the same bits of glass as you saw before.“ A.Schopenhauer.


Aujourd’hui, 7H10am, Wong et ChunLi me réveillent avec leurs sonneries de portable chantant en chinois. Je pars jogger dans le Royal Botanic Garden. Melbourne est une ville métamorphe, le temps, les gens, les quartiers, les parcs : tout semble changer au fil des heures pour se perdre dans une multitude de possibles. Il y a de ça dans Speed Racer, kaléidoscope protéiforme d’expérimentations pop (postwarholiennes c’est évident) totalement ancrées dans les obsessions asiatos steam punk des Wacho. Innover dans un monde fini en s’affranchissant de ses limites – ou du moins avoir l’illusion de s’en affranchir -. Il y a deux temps forts dans le film qui corroborent cette idée du dépassement illusoire.


On pense au début de Speed Racer et à cette scène folle où le petit garçon déambule dans un coloriage comme dans un rêve. Puissance de l’imagination, supériorité apparente de cette dernière sur une réalité qui n’est que combinaisons, répétitions. On n’a fait que tourner le kaléidoscope pour tomber sur un autre schéma. Il faudra attendre les dernières secondes de la dernière course pour arriver à quelque chose qui dans le cinéma populaire n’a de comparable que la scène de voyage de lumière dans 2001 l’odyssée de l’espace.


Le franchissement de la ligne d’arrivée, déformation ultime de la réalité, n’est possible qu’après la symbiose de l’homme et la machine et n’a pour seul but que de dresser un habile jeu de miroirs, forcément abstrait ; ce qui est cool chez les Wachowski, c’est que le rêve n’est plus une issue crédible, le monde virtuel l’a remplacé. So modern.


De voir le TIME conclure leur article sur la modernité cinématographique par ça : « Speed Racer brings the virtual movie to full maturity--the, for now, ultimate blending of man and machine. If you watch the film, are overwhelmed by the assault of seductive visual information and wonder what you're seeing, here's the happy answer: the future of movies. We sing the movie electric.» C’est se dire que quelque chose a quand même changé grâce aux Wachos.

http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1738497,00.html

2 commentaires:

Loryniel a dit…

Je te taquinais.
Ce post était tellement sérieux, sans cynisme ni sarcasme féroces, ça m'a surpris. :D
Mais je partage ton approche théorique (pertinente) sur Speed Racer (comme Ju).
Ensuite, j'insiste sur l'infantilisation excessive du truc, un peu bête et couffle-bougre.

'33 a dit…

tout ça me plait